Dites « oui » au Changement

Dites « oui » au Changement

Bourgeon sous glace pour site

 

Dans le changement, la phase de renouveau n’est pas automatique, il nous faut dire « oui » au changement…

Frédéric Hudson, dont la théorie du cycle du changement est transmise dans toutes les écoles de management et formations au changement, présente le changement en 4 phases :

  • La phase Lancement, est une phase dynamique de construction de projet, caractérisée par un haut niveau d’énergie, un sentiment de joie et de réalisation.
  • La phase Marasme, marque la rencontre avec les limites que le projet nous renvoie. Nous vivons des émotions de type frustration, colère…
  • La phase Cocooning, correspond à une phase de repli sur soi, d’intériorité propice à la remise en question. Nous nous ressentons plutôt tristes, abattus, seuls…
  • La phase de Renouveau, est la phase où nous retrouvons le chemin de ce qui fait sens pour nous, nos buts et nos valeurs. Nous nous réconcilions avec nous-mêmes et ressentons de la joie, confiance, légèreté…

A l’occasion de la conduite du changement au sein des organisations, ces 4 phases nous sont souvent présentées comme des évolutions naturelles, qui seraient systématiques. Pourtant dans la réalité l’évolution de ces phases et le passage d’une phase à l’autre ne se fait pas de lui-même. Si ces phases ne sont pas gérées, le changement a toutes les chances de ne pas en être un en, n’allant pas vers le renouveau.

Il est vrai qu’après avoir occulté un temps le changement, des émotions négatives tôt ou tard surgissent. Mais celles-ci doivent être bien gérées. L’émergence des émotions représente une puissante énergie à canaliser. Elles peuvent être un moteur formidable pour une régénération à cette condition.

Sans conscience ni vigilance, l’énergie de peur, de colère, de refus, devient plainte, rancœur, ce qui se traduit par de la critique, la posture de victime (« C’est la faute des autres »), la destruction notamment. Cela soulage peut-être sur le moment, mais l’énergie dilapidée empêche le changement intérieur auquel les événements extérieurs invitent. Le risque est qu’en n’accompagnant pas l’émergence de ces émotions d’une remise en question et en déversant cette énergie à l’extérieur, on n’accède jamais à la phase de renouveau.

Pour accéder à cette phase, il faut vouloir le changement, et c’est la force de ce « oui » au changement, quoi que nous ayons à perdre, qui nous fait nous ouvrir à une nouvelle dimension, lâcher le passé et nous tourner vers le futur, nous trans-former.

Le processus du changement est naturel au sens où il est propre à l’homme, mais il a besoin d’être géré pour ne pas sous-estimer l’inertie et les habitudes toutes aussi naturelles et puissantes au point de nous faire parfois souffrir pour peut-être enfin plier genou. Nous avons tout intérêt à accompagner ces moments de changement, à les considérer comme des hivers dans notre vie, des temps propices à l’intériorité, à l’attention portée à soi comme on porte attention à une personne fragile voire malade.

« Quelles émotions m’habitent ? Quel événement précis (paroles, actes) les a réveillées ? De quoi ai-je peur ? Qu’est-ce qui me met en colère ? En quoi les personnages extérieurs sont-ils le reflet de mes « personnages intérieurs » (le juge, la victime, le menteur…) ? Qu’est-ce que je veux vraiment ? »

Certes cette présence en soi est un réel travail, mais il y va d’un nouveau départ. De plus, ne pas entrer dans la phase de renouveau n’est pas sans conséquences. Au niveau émotionnel, nous restons attachés à la rancœur, la nostalgie ou l’agressivité et notre humeur au quotidien en est affectée. Au niveau mental, nous développons la négativité. Profondément, nous nous savons perdant parce que nous n’avons pas relevé le défi de la trans-formation. Comme nous n’évoluons pas, par définition nous tournons en rond dans nos contradictions et régressons. Nous perdons notre intégrité, force d’affirmation, capacité à accompagner le changement autour de nous et plus encore, notre maîtrise de nous-mêmes.

En revanche, plus nous répondons « oui » à l’appel au changement, plus le retournement sera fort et marquant dans la phase de renouveau, ou phase d’un nouveau printemps. Et si nous tenons le cap dans la durée, nous en récoltons les fruits. Nous incarnons le changement et devenons capables de le porter autour de nous.

Nathalie ROCHER

http://www.impulsion-consultants.fr