Accompagner les ados face aux défis actuels
Depuis près de deux ans, l’humanité est mise au défi d’oser sortir de ses illusions pour discerner la vérité au-delà des multiples contraintes imposées aux adultes, aux enfants et aux adolescents, sous prétexte du Covid. Cela conduit à s’interroger sur son futur beaucoup plus consciemment, en discernant ce qui donne réellement du sens à sa vie.
Or découvrir ce qui « donne du sens à sa vie », est l’un des défis majeurs de la période de l’adolescence. On associe généralement cet âge à la puberté qui métamorphose physiquement et psychiquement ces jeunes êtres. Mais le bouleversement que vit l’adolescent est plus profond. Il est amené à faire le deuil de l’image qu’il avait de lui enfant, pour s’ouvrir à son identité d’adulte en devenir.
C’est ainsi que les neurosciences nous confirment que ce processus se joue aussi au niveau du cerveau de l’adolescent. Les neurones correspondants aux habitudes de l’enfant se désactivent pour laisser la place à de toutes nouvelles connexions qui correspondent aux centres d’intérêts de cet adulte en devenir (1). Ces connexions vont s’activer à la mesure de la joie éprouvée par l’adolescent lorsqu’il agit, encore et encore, en créateur dans le domaine qui le passionne. C’est en découvrant ce qui lui donne réellement le goût de vivre qu’il peut saisir son identité et l’exprimer avec originalité. Il apprend ainsi, peu à peu, à se conduire en capitaine pour naviguer dans le courant de la vie, en maintenant son gouvernail droit vers son but. Il apprend ainsi à gérer de mieux en mieux les tempêtes, qu’elles soient intérieures ou extérieures !
Cela ne s’arrête pas là, puisque dès septembre 2021 on les a pris pour cibles en exerçant sur eux un chantage brutal : « Désormais, impossible de pratiquer ton activité préférée, qu’elle soit sportive ou culturelle, si tu n’as pas « le pass » ! En d’autres termes, tu ne risques rien du Covid, mais on te met la pression pour que tu te fasses injecter une substance expérimentale ARN, pourtant tu n’en as pas besoin, tu n’en auras aucun bénéfice.
En plus, avec ces injections, il y a très souvent des effets secondaires, mais peu importe n’est-ce pas ? Tu aimes tellement faire ton activité !
Alors oui, le moins que l’on puisse dire c’est que les ados ont vécu une succession de « traumas » face à la violence brutale qui a déferlé sur eux ces derniers temps. L’adolescence est toujours une période délicate avec des défis à relever, mais là, ce passage devient vraiment risqué !
Actuellement, il y a à travers le monde de plus en plus d’adolescents qui souffrent des effets secondaires des injections forcées qu’ils ont subi et qui s’avèrent finalement très dangereuses pour eux (2). Par ailleurs, suite aux injonctions contradictoires auxquelles ils ont été soumis, beaucoup sont devenus incapables de percevoir le sens de leur vie. C’est malheureusement évident face à la recrudescence de suicides des jeunes, ou de tentatives de suicide, de cas d’anorexie mentale, d’addiction au virtuel, au cannabis ou aux scarifications…
Ce sont des SOS qu’il faut entendre. Ils vivent une pression insoutenable entre leurs aspirations profondes et le poids de ces contradictions qui les étouffent jusqu’au désespoir. (3)
Il est donc fondamental que les parents, les enseignants et les éducateurs, en soient bien conscients afin qu’ils aident avec bienveillance ces jeunes êtres à libérer leurs « stress post traumatiques » accumulés. Pour ce faire, il est important de les accompagner à reconnaitre leurs souffrances sans aucun jugement. Ensuite il sera possible à ces jeunes de les exprimer de façon verbale ou autres (grâce aux médiations en art thérapie, aux activités en nature et à toutes les formes d’expressions émotionnelles accompagnées…). Car c’est en dissolvant le nuage de souffrances émotionnelles figées en eux, qu’ils vont prendre du recul pour libérer leur pensée et développer leur libre arbitre, afin qu’ils puissent choisir la vie qu’ils souhaitent. Leur défi sera alors de tracer, par eux-mêmes, un chemin intérieur de résilience jusqu’à ressaisir le sens de leur vie. Alors ils auront relevé un grand défi sur eux-mêmes qui les aidera à mieux se connaitre. Ainsi, ils seront plus forts qu’avant, car ils auront traversé leurs souffrances consciemment en éprouvant leur courage, puis leur faculté de résilience. Pour ce faire, ils devront développer leur pensée, leur capacité d’analyse et de discernement, jusqu’à être victorieux des épreuves devenues défis, puis aventures de la vie. Derrière celles-ci, ils vont reconquérir la liberté d’être eux-mêmes !
Cependant, il est un élément à ne pas négliger dans le contexte qui nous occupe, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de guérir d’un trauma individuel vécu lors d’un accident personnel. C’est tout l’environnement de ces adolescents qui a été impacté durant ces deux dernières années. En effet, il faut savoir que les violences politiques collectives sont très dangereuses pour le Je humain, d’autant plus à l’adolescence : au-delà des traumas, elles provoquent l’illusion de disparition de soi en tant que sujet ! Dans le contexte mondial actuel, nous risquons de nous percevoir impuissant, tel un pion déplacé sur un échiquier par une volonté extérieure invisible dont on ignore les réelles intentions. En fait, les circonstances imposées de confinement, puis les actes de plus en plus violents où l’individu est contraint d’agir à l’encontre de sa propre volonté, finissent par donner l’illusion de ne plus avoir son propre gouvernail pour conduire sa vie; Cette forme de manipulation sociale constante s’ajoute aux traumas vécus par les jeunes. Elle peut leur donner l’illusion que leur vie de sujet, de Je à peine saisi, leur échappe. Et c’est une des causes majeures qui peut les conduire jusqu’au suicide actuellement, car alors plus rien n’a de sens pour eux !
C’est pourquoi il est si important que les parents et les enseignants qui accompagnent les jeunes aient conscience de ces deux processus, afin de les aider à se relier à nouveau à leur propre volonté. Le meilleur moyen étant de leur proposer des situations où ils sont créateurs. Peu importe le domaine : artistique, artisanal, sportif, lié à la nature, à la mécanique, à la cuisine, qu’ils choisissent de nouvelles études ou l’école à la maison (4)… L’essentiel est qu’ils éprouvent leur propre volonté jusque dans l’action et conduisent leur projet jusqu’au bout. Alors, à coup sûr ils retrouveront espérance et confiance en eux, même au cœur de la tempête collective que nous traversons.
Que l’on soit adultes ou adolescents, entrainons-nous à être pleinement créateurs même dans de petits actes du quotidien qui ne dépendent que de nous.
Encore un point important à bien comprendre pour réussir à accompagner les adolescents, en cette période périlleuse. Les adolescents aspirent à la nouveauté car c’est ce qui se vit en eux. C’est pourquoi ils n’ont surtout pas besoin d’être perçus comme des victimes, cela ne les aide en rien. Au contraire cela les maintient dans ce qui les fait souffrir, entretenant leurs traumas et l’illusion de leur impuissance. Oui, les enfants et les adolescents souffrent, mais c’est en voyant en priorité leur force toujours présente, qu’on les aidera à guérir et à vivre en créateurs victorieux au-delà des épreuves. Nous vivons une période très particulière qui demande aux adolescents de construire leur stabilité de Je, beaucoup plus tôt que les générations précédentes, pour ne pas sombrer et se tenir debout dans la tourmente collective.
Les ados aspirent à la nouveauté, aidons-les à la mettre en œuvre !
Aussi, regarder un adolescent dans ce qu’il a de meilleur, pouvoir lui dire intérieurement « Je te vois », est un remède simple qui a une puissance colossale !
Traitez les jeunes comme s’ils étaient déjà ce qu’ils portent en germe et vous les aiderez à devenir qui ils sont réellement ». Goethe
Alors, entrainons-nous à nous saluer par : « Je te vois » pour nous entraider à nous remettre debout joyeusement !
Puisque la vie sociale change, que les gestes pour se saluer sont modifiés, pourquoi ne pas oser remplacer « bonjour » par « Je te vois » (5), avec la conscience de ce que cela signifie pour soi, surtout vis à vis des adolescents. Que cela puisse évoquer : « Je vois la force en toi », ou « Je vois la flamme qui brille en toi », ou « Je vois Dieu en toi ». L’essentiel est d’en faire un puissant remède et de rester profondément sincère !
Joëlle Richardière
Pédagogue, art-thérapeute, sophrologue et artiste, riche d’une expérience de 20 ans d’enseignante et de thérapeute. Elle a fondé Arskola , elle anime la Session de Formations Arskola 2021-2022 en tenant compte des défis de notre actualité !
(1) Pour aller plus loin, lire : « Le cerveau de votre ado » du Dr Daniel SIEGEL, Les Arènes.